Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25/11/2014

Se former ? Demain, on arrête !

social learning,formation informelleL'adage répété comme un mantra dans tous les services formation et surtout par leurs prestataires dit : "Si vous pensez que la formation coûte trop chère pour vous, essayez donc l'ignorance". Jolie formule manichéenne et mercantile. Elle élimine toute alternative. Soit vous formez vos collaborateurs, soit ils restent idiots. Soit vous payez et vous continuez, soit vous ne payez pas et vous périclitez. Cette formule est vivace car elle justifie la chèreté de la formation, l'importante consommation de ressources et de temps, le risque de l'inadaptation, les inconvénients de l'aspect "descendant" des programmes, le poids parfois vécu pour les entreprises et les salariés surtout en cette période de crise. Et si demain on faisait autrement ? Et si on n'avait plus à choisir entre l'ignorance et la formation ? Et si l'avenir (lointain) n'était pas dans les dispositifs préparés et décidés en haut lieu, encadrés, évalués ? Et si on essayait, non pas l'ignorance, mais l'absence de formation ? Peut-être que demain, nous nous formerons sans le savoir, sans nous rendre compte que nous apprenons, sans être pris dans un rouage administratif et contrôlé, sans parler de formation. Peut-être que la formation telle que nous la connaissons n'existera plus. Peut-être que nous nous formerons sans en avoir l'intention et sans nous en apercevoir. Peut-être que ce qu'on appelle aujourd'hui la "formation informelle", le "social learning" et la "formation horizontale" prendront le pas sur la formation officielle, organisée, descendante. Pour nous projeter dans ce futur utopique, il faut nous rappeler que l'humain est un animal social et que c'est par ses liens naturels avec autrui qu'il se construit et qu'il évolue. Le meilleur moyen pour apprendre est d'interagir avec les autres spontanément. Appliqué au monde de l'entreprise, ce sont certainement les échanges avec nos collègues, la collaboration avec nos pairs, l'accompagnement par un confrère spécialiste sur une problématique précise, mais aussi la recherche d'informations et de ressources mises en réseau par d'autres, qui nous font le plus progresser. Allons voir notre collègue expérimenté, il nous en apprendra certainement autant que notre formateur. Faisons un tour sur un forum Internet, là il y aura certainement quelqu'un qui en saura plus que notre formateur... Les rapports sociaux sont notre meilleure source de formation. Et demain, nous saurons peut-être capitaliser sur cette aptitude à apprendre des autres pour progresser en continu et sans intégrer un lourd carcan bureaucratique. Finie la formation "tragique" avec son unité de lieu, de temps et d'action. Place à la souplesse, à la bienveillance et à la permanence de la relation sociale pour apprendre et évoluer. Chacun devra d'abord cultiver une base pour savoir transmettre ses connaissances aux autres et savoir les recevoir des autres : certainement un mélange de pédagogie, de communication et de relationnel. La suite, avec l'aide des technologies ou pas, ne sera qu'échanges et interactions, dialogues et rencontres, écoute et accompagnement. Je reçois, je donne. J'apprends, j'enseigne. Toujours dans un esprit de progression mutuelle et d'interaction. Voilà ce qu'il faudrait sûrement favoriser aujourd'hui pour construire la nouvelle formation de demain. Se développer de manière naturelle, sans coût exhorbitant et sans contrainte, l'avenir de la formation réside assurément dans la mise à profit de la relation sociale.

 
 

Les commentaires sont fermés.